Vierge Immaculée
François Brea
Retable du Christ aux 5 plaies
François Brea

Leurs

Œuvres

Entre 1430 et 1550, les Alpes méridionales et particulièrement le pays niçois, ont connu, un véritable siècle d’or de la peinture, celui d’artistes venus des deux versants des Alpes, mais appelés plus tard « primitifs niçois». Ils ont réalisé entre Provence et Ligurie, des centaines de retables chatoyants pour les autels des églises et peint les murs d’innombrables chapelles rurales égrenées sur les chemins « du sel » entre mer et Savoie.

Louis Brea (1450-1523), né à Nice, est le plus important de ces peintres de retables par le nombre et la qualité de ses œuvres. A son actif, une trentaine de tableaux, signés, documentés ou attribués, sont toujours présents, bien que trop souvent altérés, entre Toulon et Gênes, dans les églises pour lesquelles ils furent peints. Leur exceptionnelle renommée en leur temps fait qu’on appelle encore dans le pays niçois « un Brea », tout tableau d’autel.

Ses œuvres à panneaux multiples (polyptyques) dédiées aux saints patrons des paroisses ou à la Vierge Marie, conformes aux règles des retables gothiques, cèdent leur place, au début du XVIe siècle, selon le goût de la Renaissance, à des compositions à sujet central au riche contenu théologique.

Ses personnages, toujours remarquables par leur naturel, la justesse, la sobriété de leur figuration, la délicatesse et la beauté de leurs traits, leur spiritualité, font de ses œuvres l’une des plus hautes expressions de l’humanisme de ce temps. Ils doivent aussi leur beauté à l’équilibre raffiné des couleurs, à la science de leur composition symbolique qui supporte et éclaire leur sens sacré.

Citons particulièrement pour les retables à éléments : la Pietà de Cimiez, 1475, l’Annonciation de Lieuche,1499, le Saint-Nicolas de Monaco, 1500, la Vierge à l’Enfant des Arcs-sur-Argens, 1501 ; et pour les tableaux à sujet unique : la Crucifixion de Cimiez, 1512, la Vierge du Rosaire de Taggia, 1512, le Couronnement de la Vierge de Gênes, 1513.

Antoine Brea, son frère cadet, actif à la fin du XVe siècle et au début du XVIe, mort en 1527, a longtemps collaboré avec son aîné. Il a lui-même réalisé des retables de très belle qualité, dont le Saint Antoine du Palazzo Bianco de Gênes, 1504, le grand Retable de Saint Michel de Diano Borello en Ligurie, 1516.

François Brea, fils d’Antoine s’inscrit dans la lignée de l’atelier familial. Il compte à son actif, durant les années 1512-1562, une riche production d’œuvres attachantes fidèles aux cartons de ses prédécesseurs.  Tout particulièrement, parmi elles : la Vierge immaculée de Sospel, 1530-35, la Vierge du Rosaire de Saint-Martin-d’Entraunes, 1555.

Avec lui s’achève la brillante période de ces « primitifs » qui vont être radicalement dépréciés et écartés par les nouvelles orientations liturgiques et artistiques du concile de Trente.